La pilule contraceptive peut parfois être redoutée par les femmes.
Pour certaines, elle permet d’améliorer la qualité de vie en soulageant les syndromes prémenstruels : moins de migraines, des règles moins abondantes et douloureuses, moins d’acné, une meilleure lubrification pendant les rapports sexuels. Alors les contraceptifs hormonaux seraient-ils entièrement positifs ?
Pas forcément pour toutes les femmes en tout cas.
Entre autres pour celles qui craignent de perdre du poids à travers une perturbation de leur appétit (à la hausse, forcément).
Mais en plus des facteurs nutritionnels,
Quel est l’impact des contraceptifs hormonaux sur les performances sportives ?
Autrement dit, est-ce que la prise de la pilule peut améliorer ou diminuer l’efficacité des séances de sport ?
Pour répondre à cette question, une équipe de chercheurs menée par le docteur Elliott-Sale a analysé les données de plus de 40 études différentes.
Grâce à cette méta-analyse, les scientifiques ont pu comparer les performances des femmes prenant des contraceptifs oraux par rapport aux femmes ayant des menstruations naturelles.
Pour aller plus loin, la différence de performance a même été étudiée aux différentes phases du cycle menstruel.
Finalement, la différence de performance entre les femmes prenant ou non la pilule est triviale. Toutefois, celles qui ne prennent aucun contraceptif pourraient être susceptibles d’être plus performantes que celles qui prennent un traitement hormonal.
Performances sportives et phases du cycle
Avant tout, expliquons pourquoi les contraceptifs pourraient avoir un impact sur la performance sportive.
L’estrogène possède une légère capacité ergogénique, c’est-à-dire qui améliore les performances.
A l’inverse, la progestérone et d’autres progestives ont un effet ergolétique, c’est-à-dire qui diminue les performances.
En général, la majorité des contraceptifs oraux délivrent 21 pilules par mois contenant la même quantité par jour d’estrogène et de progestines. Pour les 7 jours restants, il n’y a soit pas de pilule, soit une pilule placebo.
Alors que pour les femmes ayant des cycles menstruels naturels, les taux hormonaux varient au cours du mois. Cependant, les estrogènes sont naturellement élevés pendant plus des trois quarts du cycle, alors que la progestérone n’est élevée que pendant près de la moitié du cycle.
Par conséquent, il existe une fenêtre de quelques jours pendant la phase folliculaire où le niveau d’estrogène est élevé alors que les taux de progestérone sont encore bas.
C’est à ce moment là que les femmes athlètes devraient théoriquement être les plus performantes : capables de courir plus vite, d’être plus fortes, etc.
S’entraînement sur cette période pourrait donc être plus productif pour progresser (gagner plus de force, consommer plus de calories, brûler plus de graisses) et mieux récupérer.
En plus de cet avantage pour les femmes ne prenant pas la pilule, les contraceptifs oraux pourraient encore diminuer la performance à cause de leur teneur élevée en progestines.
Bien-sûr, les effets peuvent dépendre de la pilule en question. Les plus anciennes pouvant être pires que les plus récentes.
Au final, il est intéressant de relever que 36 études sur les 42 papiers analysés ont remarqué que les femmes ne prenant pas la pilule ont de meilleures performances sportives.
Cycle menstruel et sport pour les femmes
Si vous êtes une femme athlète et que vous cherchez à améliorer vos records personnels ou à gagner des compétitions, alors il peut être intéressant de privilégier un moyen de contraception non hormonal afin de maximiser les effets de l’entraînement et de la préparation physique sur l’ensemble du cycle et à long terme.
Pas étonnant qu’un coach sportif, qu’un entraîneur ou un préparateur physique souhaite parler contraception avec ses athlètes donc.
Si au contraire vous êtes une femme et que vous voulez pratiquer du sport ou une activité physique pour perdre du poids ou vous remettre en forme, alors une légère baisse de performance n’aura probablement pas d’importance.
En revanche, si vous êtes particulièrement gênée par vos syndromes prémenstruels, la pilule pourrait même vous être recommandée par votre médecin gynécologue.
Quand les migraines ou les douleurs vous empêchent de faire du sport, mieux vaut réussir à faire son sport sans douleur et avec plaisir, quitte à faire quelques squats de moins.
Jonathan Pak est diététicien et coach sportif à Bordeaux. Il est également rédacteur, consultant et formateur santé et bien-être. Sa mission : aider celles et ceux qui luttent avec leur poids à retrouver la forme durablement.
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